Nous savons tous que tôt ou tard, l’individu aux prises avec un stress post-traumatique va se sentir à un moment donné dans sa vie, envahi et submerger par son ancien trauma qu’il voulait garder secrètement enfoui dans le profond de son être.
L’EMDR s’intéresse également au champ visuel, mais dans une seule direction latérale et la durée est de 90 minutes. Cependant, certains psychothérapeutes peuvent opter pour 60 minutes en utilisant des outils comme : la création du lieu calme, le faisceau lumineux, le contenant pour aider le client à contenir sa détresse dans l’ici et maintenant. Donc, les mouvements des segments sont plutôt concentrés dans le cadran horizontal et le plus rapidement possible. Certains psychothérapeutes peuvent utiliser entre autres : des appareils électroniques – écrans lumineux sur trépieds; des interfaces de son, des appareils d’interface de vibration tactile et autres. On demande au client de fixer son attention sur ce que produit l’effet de l’appareil sur le sujet et on lui demande de laisser émerger et constater simplement ce qui monte en lui au plan sensitif : visuel - image, odeur, goût, son et bruit, mouvement, texture, croyance-pensée, etc.
Après un certain laps de temps à l’exposition sur l’évènement, on pose la question classique : qu’est-ce qui monte en vous? Ici, on est moins directif que l’IMO. On laisse le client faire l’expérience de laisser tout simplement monter en lui, ce qui inévitablement va simplement monter à la conscience en lui, et ce, après lui avoir demandé de prendre une bonne respiration (inspiration et expiration). Par contre, la vitesse des mouvements oculaires est plus rapide comparativement à l’IMO. Cependant, il s’agit d’un consentement entre le client et le clinicien. Certains clients préfèrent une stimulation bilatérale (SBL) plus rapide et d'autres, moins rapides. C’est la responsabilité du clinicien de créer un climat favorable à l’apprentissage du client.
Tout comme l’IMO-EMDR, la pose de questions est similaire, on cherche à ramener le client dans sa scène traumatique. Par la SBL, le client est invité à revivre son évènement traumatique. L’exposition de la scène ou d’image répétée: je suis où, qu’elle émotion, avec qui que ce passe-t-il? etc. Le client est réputé pour commencer à mettre les pièces du puzzle en place. Mais attention, la psychothérapie et l’art de guérir implique de faire confiance en soi et également de faire confiance en l’autre. À mon avis, il est important qu’un climat de confiance de la part du client et du psychothérapeute soit mis en place avant de procéder à l’utilisation de l’IMO- EMDR. Le lien relationnel en psychothérapie est essentiel pour amener une réflexion sur le changement souhaité chez un aidé. L’aidant peu par la suite, faire appel à une panoplie d’interventions en utilisant certains outils et techniques qui peuvent faciliter le changement chez le client.
L’aidé qui de toute apparence souffre dans son être. Si les symptômes associés au trouble de stress post-traumatique TSPT ou encore à l’état de stress post-traumatique ESPT; sont présent pendant plus d’un mois, et que les symptômes entraînent des difficultés à fonctionner dans son quotidien, au travail, et dans d’autres domaines de sa vie, etc. explique en partie pourquoi le client cherche à consulter. Il veut s’en sortir.
Les réactions pour gérer un TSPT sont différentes chez les hommes et les femmes. Les femmes auront tendance à consulter davantage pour un malaise psychologique, tandis que l’homme cherchera à minimiser l’évènement et aura tendance à se réfugier dans la consommation excessive d’alcool et de drogue pour mieux engourdir l’impact du trauma. Durant les premières consultations, le psychothérapeute doit d’abord se questionner sur le type de trauma qu’il cherche à guérir. En effet, il est essentiel de situer le traumatisme. S’agit-il d’un traumatisme unique et singulier du Type I ou encore s’agit-il d’un traumatisme du Type II, c’est-à-dire : des incidents à caractère traumatique multiples et répété? Il s’avère que certaines personnes peuvent avoir les deux Types, mais consulte pour le Type I.
Dans le traumatisme Type I, les interventions psychothérapeutiques risquent d’être moins longues comparativement à la durée psychothérapeutique du Type II. Ce dernier nécessite davantage des interventions à moyen et long terme. Évidemment, la personne consciente de sa problématique qui d’ailleurs possède les deux Types de traumatisme mais qui possède une bonne introspection pourra s’en mieux que ceux qui non pas cette capacité. De plus, la personne qui possède des ressources personnelles, sociales avec une bonne capacité d’adaptation aura plus de chance à faire face à sa guérison pour soigner ses blessures émotionnelles. Les personnes qui ont moins de ressources personnelles auront donc moins de capacité d’adaptation. Cependant, un phénomène psychosocial et spirituel comme la résilience contribue largement au développement personnel et interpersonnel de la personne traumatisée. « La résilience prouve qu’on peut s’en sortir » écrivait Boris Cyrulnik dans son ouvrage : Un merveilleux malheur. La résilience est effectivement un processus de réparation des dégâts. Elle procure une plus grande possibilité de guérison et engendre moins de trouble de personnalité et de comorbidité.
Ce qui importe de souligner, c’est de définir si le client a été victime du type primaire ou secondaire. Primaire fait allusion à : être directement la cible de l’agresseur et/ou de l’abuseur. Tandis que secondaire fait référence à : être indirectement lié à l’agresseur/abuseur, de l’accident et/ou de l’incident soit dans sa famille, sa communauté et/ou sur les lieux de travail. Dans certains ouvrages on parle de gros traumas complexes ou gros « T » tandis qu’un trauma simple : il s’agit du petit « t » ou le critère A est absent dans le protocole diagnostic DSM-V.
Il y a une autre distinction à faire dans un traumatisme. Notamment, qui a été l’auteur du traumatisme? Est-ce de nature humaine ou de nature « naturelle »? Quelle est la cause du traumatisme? S’agit-il d’une erreur humaine, d’une irresponsabilité humaine, d’un acte provenant d’un humain, d’une organisation, d’une industrie? Ou encore est que le trauma provient d’un membre d’une famille, d’une tierce, d’un inconnu, d’un collègue, etc. Est-ce que mon travail, dans mes fonctions comme soignant dans le cadre médical d’urgence : médecin, infirmier, psychologue, travailleur social, etc. m’exposent à des scènes traumatisantes? Est-ce que mon métier en tant que militaire, policier, pompier, ambulancier, etc. m’expose à la vie et la mort? Toutes ces questions ont effectivement des impacts différents chez différentes personnes.
Au plan naturel : on inclut des phénomènes comme : des feux, des inondations, des tremblements de terre, des cyclones, des tempêtes, des ouragans, des tsunamis, etc.
Rappelons, que le traumatisme est une perte importante dans ce sens, qu’il s’agit d’une réponse sévère d’adaptation que s’est fait la victime suite à ce stress qualifié de débordement absurde qui va à l’encontre de sa vision du monde et de sa vision de l’humain en général.
Lorsqu’une personne est confrontée à un évènement grave, perturbant, intense, etc. En bref, lorsqu’un évènement qui sort de l’ordinaire : un meurtre, une agression-abus, un harcèlement moral, des sévices physiques, psychologiques, sexuels, des menaces de mort, être témoin d’une tuerie, un désastre comme au Lac Mégantic, etc. Il se produit chez cette personne une panoplie de réactions. Entre autres, la personne victime de cet évènement est atteinte dans : sa dignité d’être, dans son intégrité morale et psychique, dans ses croyances pré-évènement entre autres, dans sa vision du monde et des autres. Il s’en suit : une perturbation dans les relations interpersonnelles et sociales. La personne est alors, précipitée dans un processus de deuil, elle se sent en détresse dans divers contextes : bio — psycho — sociale — spirituelle.
La personne peut alors commencer à manifester des réactions physiologiques : palpitations au cœur, bouffée de chaleur, faire de l’anxiété, de la panique, avoir des peurs irrationnelles, faire des cauchemars, des reviviscences, « flashbacks » c'est-à-dire de la reviviscence, des souvenirs dérangeants et répétitifs qui s’imposent volontairement sans effort du client; des réactions comme « paquet de nerfs »; « être en alerte tout le temps », « sursauter », de l’hypervigilance, des symptômes neuro-végétatifs : problèmes de sommeil, d’irritabilité, de colère, de difficultés à se concentrer, de la somatisation et de l’évitement/émoussement. Différentes phases entrent en jeu : la crise, le post-traumatique et la phase de résolutions (Brillon, Pascale; 2004).