Au début du XXe siècle, le neurologue et psychiatre italien Roberto Assagioli (1888-1974) s’intéresse à la psychanalyse de Sigmund Freud, qui en est encore à ses débuts. Il fréquentera Gustave Jung en (1909). Roberto Assagioli est d’abord préoccupé par une perspective plus globale et holistique de la psyché de l'être humain. Comme élève, il s’éloigne de « la psychanalyse classique prônée par S. Freud qui d’ailleurs cherche à décrire la « psyché de l’homme » selon un modèle psychanalytique qualifié de trois systèmes majeurs : le Ça, le Moi et le Surmoi. Entre autres, le modèle des pulsions des instincts de vie (instincts sexuels) et de mort (instinct d’agressivité), qu’il élaborera à partir de la relation du « moi » guidé non pas uniquement par le plaisir, mais par le principe de la réalité et ce, à partir des relations du schéma tripartite : le Ça, le Moi et le Surmoi, le tout dans un concept de développement psychosexuel d’une personne (la zone oral, la zone anal, la zone sexuelle : le stade phallique masculin,(complexe d’Œdipe ); le stade phallique féminin (complexe d’Electra).
Pour Roberto Assogioli, l’être humain est un système vivant en interaction constante avec son milieu. L’homme est donc « systémique » et donc plus complexe. Assagioli va élaborer sa propre théorie à partir d’une toute nouvelle école de pensée qu’il va identifier comme : la psychosynthèse. Ce modèle tente d’expliquer et de proposer un autre chemin pour expliquer la nature de la personnalité humaine au plan psychologique, Assagioli introduit la notion de « la synthèse de la psyché ». Il s’agit d’un modèle de croissance humaine, visant le développement personnel de l’humain. Assagioli conçoit dans son modèle, l'intégration à partir de 4 dimensions d’une personne, c’est-à-dire : la biologie – le somatique, qui est le corps, la dimension psychologique et sociale — les émotions et l'intellect dans un contexte socio-politico-culturelle et enfin, la dimension spirituelle — l'âme. C’est la création de la première psychothérapie intégrative en Occident.
Roberto Assagioli constate qu’un ensemble de parties interdépendantes l’une de l’autre (organes divers, conscient/inconscient, sous-personnalités, etc.) constituent l'être humain, lui-même en relation d'interdépendance avec d'autres ensembles humains et sociaux. Son approche cherche à faire l'unité et l’intégration des éléments conflictuels — par exemple, la partie rebelle et celle qui veut être acceptée — par un travail de reconnaissance, d'acceptation et d'intégration. Un processus qui peut s'accomplir, disait-il, grâce à une force naturelle et profonde d'unification que nous possédons tous (parfois appelée notre soi intégrateur qui est influencé entre autres, par le Soi transpersonnel). Cet aspect de la psychosynthèse est sans doute le mieux connu sous la nomenclature du spirituel et de l’importance de prendre conscience de ses valeurs, telles ses valeurs personnelles, interpersonnelles, extrapersonnelles et transpersonnelles et également ses valeurs dites : éthiques, esthétiques, noétiques, religieuses, etc. Une capacité de se remettre en question bonnement, de se positionner sur ses valeurs fondamentales pour maintenir l’harmonie et sa congruence en soi, la capacité à relativiser les difficultés, les épreuves ainsi que les conflits à partir de ses nouvelles valeurs.
On peut avoir recours à la psychosynthèse comme outil de résolution de conflits, qu'ils soient individuels, interpersonnels ou en groupe. L’objectif fondamental de la psychosynthèse est de faire en sorte que la personne découvre son potentiel et son sens à sa vie.
La psychosynthèse est une approche utilisée pour aider l’aidé à se découvrir doucement, mais en profondeur, à se questionner pour mieux se positionner sur son existence et sa vie. Longtemps confinée à l'Italie, elle se répand maintenant dans la plupart des pays d'Europe (et particulièrement au Royaume-Uni), de même qu'en Australie et en Nouvelle-Zélande, en Argentine, au Brésil, au Mexique, aux États-Unis et au Canada.
Ouverture d'esprit, fluidité, humanisme, compassion, créativité, engagement actif dans la société, ce sont là, les aptitudes que la psychosynthèse cherche à développer chez l’être humain, pour son mieux-être personnel et collectif.